Résumé :
Sans concerter les organisations syndicales ou le patronat, le Gouvernement fédéral a arbitrairement décidé de diminuer les crédits d’heures annuels autorisés pour la formation des travailleurs (congés-éducation). Ecolo demande au Gouvernement de faire preuve de sagesse en retirant son texte immédiatement et en inscrivant le point à l’ordre du jour des prochaines négociations interprofessionnelles.
Les formations professionnelles, combinées et générales se voient ainsi fortement amputées, ce qui est en flagrante contradiction avec les décisions européennes, fédérale (!) et régionales améliorant la participation des travailleurs à l’enseignement et la formation continue.
Cette mesure est incompréhensible et 100% nuisible, non seulement pour des raisons socio-économiques – on ne peut exiger une meilleure productivité et flexibilité sans former les travailleurs – mais aussi pour des raisons de citoyenneté : les formations générales permettent aux travailleurs un épanouissement socioculturel plus grand et une participation mieux construite à la démocratie. Le congé-éducation est un droit des travailleurs et présente, par rapport à d’autres formules, l’avantage d’être accessible aux personnes peu qualifiées ou âgées.
Dans le cadre du renforcement de la compétitivité de l’économie belge, les partenaires sociaux avaient estimé que l’investissement dans la formation, la recherche et l’innovation revêtait une importance au moins égale à celle de la maîtrise des coûts salariaux et d’une diminution des cotisations patronales, ceci afin de stimuler les investissements et l’emploi en Belgique. Des engagements en matière de formation avaient également été pris par les partenaires sociaux. Toute cela, le Gouvernement semble l’avoir oublié !
Une récente étude de PricewaterhouseCoopers relevait pourtant que les travailleurs belges des grandes entreprises bénéficient de 30% de formation en moins que leurs voisins européens. Quant à l’objectif des efforts de formation des entreprises, fixé à 1,9% des frais de personnels totaux pour fin 2004, il n’a toujours pas été atteint...
Comble de l’absurde, la réforme décidée par le Gouvernement devant entrer en application ce 1er septembre, elle bouleverserait complètement les programmes et le travail des instituts de formation ! Ecolo demande donc au Gouvernement de faire preuve de sagesse en retirant son texte immédiatement et en inscrivant le point à l’ordre du jour des prochaines négociations interprofessionnelles.