80.000 personnes en hommage à Joe

80.000 personnes étaient présentes cette après-midi pour rendre hommage à Joe Van Holsbeeck, poignardé à mort le 12 avril dernier en pleine heure de pointe dans la Gare centrale de Bruxelles. La marche silencieuse est partie vers 15h00 du boulevard du Jardin Botanique. Le cortège a commencé à se disloquer vers 17h00, sur la place Royale. La manifestation s'est déroulée dans le calme, aucun incident n'a été signalé.

Les parents de Joe, ainsi que son frère Jimmy, sont arrivés boulevard Pacheco vers 14h30. Très émus, ils ont été applaudis à plusieurs reprises par les marcheurs. Ils ont été rejoints au début du cortège par Paul et Betty Marchal, deux des organisateurs de la Marche Blanche qui avait mobilisé 300.000 personnes en 1996 dans les rues de Bruxelles. Le visage marqué, un bouquet de fleurs à la main, la maman de Joe, réconfortée par des proches a eu du mal à retenir ses larmes en début de manifestation.

Sur un air de Georges Brassens, "Les copains d'abord", les parents de Joe et son frère Jimmy, un oncle et un cousin de Joe ont déposé une gerbe de fleurs et se sont recueillis pendant une minute devant le portrait de l'adolescent, affiché en face de l'entrée principale de la Gare centrale (photo). Des bouquets de fleurs sont passés de mains en mains dans le cortège et ont été rassemblés par des scouts qui les ont également déposés devant le portrait de l'adolescent. A l'issue de la manifestation, les parents de Joe ont tenu à remercier les participants et ont espéré que cette marche devienne un signal pour que les politiciens prennent les mesures nécessaires.

Les manifestants, qui défilaient sans calicot, étaient nombreux à dire qu'ils étaient déjà venus pour la Marche Blanche. "Je veux soutenir les parents", raconte cet Anversois d'une soixantaine d'années qui précise qu'il n'était plus venu à une manifestation depuis la Marche Blanche. "Il faut plus de justice. On relâche parfois les petits voleurs après deux heures. Trop de laxisme tue la démocratie", raconte cette Uccloise qui explique qu'on lui a déjà volé son portefeuille à trois reprises.

Jean-Denis Lejeune, le papa de Julie, une des victimes de Marc Dutroux, estime pour sa part que la marche est importante "pour faire réfléchir les hommes politiques". "Si les gens sont dans la rue, ça va laisser des traces. Peu importe le nombre de participants, l'important c'est le sens qu'on donne" à cette marche, a-t-il expliqué.